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Comprendre le jeune Épisode 3/3

Le jeûne, idées reçues et recherche scientifique




Il existe beaucoup d’idées reçues sur le jeûne, et principalement en France, où cette pratique n’est pas reconnue par la médecine générale. En Allemagne et en Russie, le jeûne est couramment prescrit dans le traitement de nombreuses pathologies, souvent en soutien des méthodes allopathiques (traitements médicamenteux, chirurgie, etc.).


La recherche expérimentale sur l’Être humain en est à ses débuts. Les premiers résultats des effets du jeûne sur la santé avancent des résultats très encourageants, devant encore être confirmés sur des échantillons plus larges. Plusieurs nouvelles études sont en cours, mais les protocoles expérimentaux sont difficiles à mettre en place et coûteux [1].



Les laboratoires pharmaceutiques représentent habituellement une importante source de financement de la recherche médicale. On peut alors comprendre pourquoi il y a peu d’études sur le sujet. Puisque le jeûne ne requière pas de consommer des médicaments, il ne leur permet pas de réaliser de profit…


Par ailleurs, les recherches sur les animaux déjà réalisées révèlent de nombreux résultats très prometteurs sur la régulation de la glycémie, la protection et la conservation des cellules, la résistance au stress et la réduction des cancers.






Avant de tenter de déconstruire les 3 idées reçues les plus courantes sur le jeûne, il est important de comprendre ce qu’il se passe dans le corps durant le jeûne.

Le métabolisme pendant le jeûne :

Toutes les cellules consomment du glucose pour fonctionner. Lors d’une restriction alimentaire prolongée, les cellules du cerveau peuvent fonctionner à partir de molécules graisseuses particulières appelées corps cétoniques.

Durant les premières 24 heures, le corps ressent la diminution de la glycémie (taux de glucose dans le sang), et aussitôt, il utilise ses réserves stockées dans les muscles et dans le foie sous forme de glycogène (des chaînes de glucides) pour palier à ce déficit.

C’est exactement ce qu’il se passe lorsque l’on fait du sport sans avoir manger !


Entre 24 h et 5 jours, le corps puise dans les réserves de graisses et de protéines pour produire du glucose.


A partir de 5 jours, le corps produit également des corps cétoniques pour nourrir les cellules du cerveau et limiter la consommation des protéines. [1]






Passons maintenant en revue 3 idées reçues très courantes :


1.Le jeûne c’est trop dur pour moi, je ne suis pas capable de sauter un repas sans me sentir faible et affamé.


De ma propre expérience, c’est le facteur psychologique qui est le plus difficile à gérer lors d’un jeûne. Durant la première journée, on pense beaucoup à ce que l’on pourrait manger, le ventre gargouille et on à l’impression d’avoir terriblement faim !

C’est justement parce que l’on est occupé à penser à manger que l’on croit que la faim est insoutenable. Une fois ces pensées dissipées et le nouveau métabolisme mis en place, on se sent léger et en forme. Ainsi, comme par magie, la sensation de faim disparait totalement (si, si je vous assure !).




2. Si je suis mince et que je jeûne, je vais tomber en hypoglycémie et je vais perdre encore plus de muscles


Selon certains chercheurs, le jeûne contribuerait non seulement à une meilleure gestion du poids, mais en diminuant la consommation de repas et collations, protègerait contre l’hypersécrétion de l’insuline et éventuellement contre la résistance à cette hormone. En effet, les résultats montrent un meilleur contrôle glycémique [1].

On observe une perte de muscles très faible durant un jeûne, même prolongé :

Elle est nulle pour un jeûne de 24h et serait de seulement 8% sur une semaine [2].

Je conseille aux personnes minces de pratiquer le jeûne intermittent si elles souhaitent prendre du muscle plus facilement sans prendre de graisses.

Lors de la reprise alimentaire, la réponse à l’insuline étant mieux gérée, le corps assimile mieux ce qu’il mange et reprend rapidement le poids perdu. Il est également plus à même de constituer des réserves supplémentaires en réponse à la restriction calorique. L’énergie économisée à ne pas digérer durant les phases de jeûne intermittent pourra être utilisée dans un entrainement physique adapté à la prise de masse musculaire.




3. Si j’ai déjà des problèmes de surpoids et que je saute un ou plusieurs repas, mon corps va vouloir que je compense en mangeant encore plus après le jeûne.


Certaines études montrent que le jeûne intermittent est associé à une perte de poids plus significative (3 à 5 kg après 10 semaines de traitements) que lors d’un régime restrictif continu [2].

Encore une fois, une meilleure gestion de la glycémie permet de limiter les sensations de faim qui mène au grignotage, et ce même après le jeûne.

En jeûnant on renforce sa volonté et on est aussi plus à même de résister à ses envies gourmandes.

Le fait de rependre l’alimentation progressivement permet d’être plus réceptif aux signaux que notre corps nous envoie lorsque l’on mange des aliments qui ont un effet néfaste sur la santé à l’instar des produits transformés, comme le pain blanc et les plats cuisinés.

[1]Jérôme Lemar. L'appellation "jeûne thérapeutique" est-elle fondée ou usurpée ? Médecine humaine et pathologie. 2011.

[2] Extrait d’un article publié par l’Université de Montréal à partir des resultants de cette étude

Trepanowski JF et coll. «Effect of alternate-day fasting on weight loss, weight maintenance, and cardioprotection among metabolically healthy obese adults: a randomized clinical trial». JAMA Intern Med 2017. doi:10.1001/jamainternmed.2017.0936



Je vous propose une petite vidéo d'Alex Levant, qui parle du sujet de jeûne et de l'entraînement physique.



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