
Ce premier article est consacré aux bases théoriques de l'alimentation paléo-végétarienne, pour aller directement à la pratique je vous invite à aller consulter l'article l'alimentation paléo-végétarienne en pratique.
L’alimentation Paléo-végétarienne : une alimentation BRUTE & NATURELLE :
Il est dans l’air du temps de parler d’alimentation !
Au regard de la recrudescence des troubles physiques (diabète, obésité, maladie auto-immunes, etc.) mais aussi psychologiques: dépression, anxiété, certaine formes d’autisme, troubles de l’attention, insomnies reliées à l’alimentation qui mettent en cause ( au moins en partie) une mauvaise alimentation, il convient de s’interroger sérieusement sur notre manière de nous alimenter au sens large. C’est-à-dire au niveau physique, par les aliments que nous ingérons, mais aussi émotionnel par notre rapport à la nourriture et à la psychologie en général.
Concernant cette dimension psycho-émotionnelle, je vous conseille d'aller jeter un œil sur la vidéo en fin d'article.
Pour comprendre l’origine des déséquilibres qui nous affectent, il faut d’abord comprendre notre physiologie, et particulièrement la composition et le fonctionnement de ce que l’on appelle vulgairement le « tube digestif ».

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La physiologie digestive
Biologiquement, l’espèce humaine appartient à la famille des grands singes, ainsi, comme tous les autres représentants de cette famille nous avons de longs intestins dévoués à la décomposition des matières végétales, et de petits reins, pas vraiment adaptés à la digestion des protéines animales...
Rappelons que les carnivores possèdent, eux, des intestins très courts, et de gros reins pour permettre l’élimination des déchets acides produit par l’ingestion de produits carnés.
De plus, les cellules des grands singes, les nôtres y compris, se sont adaptées pour fonctionner à partir d'acides gras à chaîne courte, et pas seulement à partir du glucose.

Tout les grands singes, mêmes les puissants et musclés gorilles, sont donc des frugivores : ils se nourrissent principalement de feuilles d’arbres et de fruits (qui représentent à eux-deux 80 à 90 % de leur ration alimentaire), de quelques petites racines ( 5 à 10 %) et d’une très faible proportion d’insectes (moins de 5%).
Nous disposons du même appareil digestif, à quelques différences près, que nos cousins et, par conséquent, le régime le plus adapté à notre physiologie est aussi un régime composé très majoritairement de végétaux, d’une très faible proportion de glucides et de produits animaux mais aussi de graisses en bonne quantité, puisque nous ne pouvons pas les fabriquer à partir des végétaux.
Les différences entre l’homme et les autres grands singes :
Il est important de noter qu’il existe des différences (de taille) entre nous et nos cousins.
Notre dentition est beaucoup plus légère et les muscles masticateurs beaucoup moins puissants : Notre capacité à mastiquer est donc bien moindre. Il faut savoir que les gorilles passent près des 2/3 de leur temps éveillé à mastiquer, ce qui est énorme !
Notre colon est également proportionnellement plus petit, moins adapté à la digestion des feuilles d’arbres très fibreuses.
La flore bactérienne des autres grands singes a la capacité de transformer les fibres végétales des feuilles en acides gras à chaîne courte, les fameux MCT dont on parle beaucoup aujourd'hui.
Nous devons donc compenser en consommant directement une part importante de graisses qui nous ont été apportés par les produits animaux et les fruits à coques.

L'être humain un cueilleur-chasseur né
La physiologie humaine complexe nous explique la nécessité de diversifier notre alimentation!
En quittant les arbres pour descendre sur la terre ferme, nous nous sommes adaptés en consommant une plus grande variété de végétaux et en incorporant une part un peu plus importante d’aliments d’origine animale comme des œufs et de petits animaux.
La révolution Néolithique
En découvrant l'agriculture, l'être humain a grandement faciliter son approvisionnement en denrées alimentaires: fruits, légumes et graines cultivées et produits issus des animaux d'élevage.
Cependant, cette évolution technologique a nécessité des aménagements pour pré-digérer des aliments inconnus de notre système digestif et faciliter l’assimilation des nutriments. La cuisson, déjà connue depuis des millénaires, a ainsi pris une place plus importante et s'est accompagnée du trempage des graines et de la lactofermentation* des légumes pour la conservation et le renforcement de la flore intestinale.
La flore intestinale est un élément essentiel à la compréhension de la digestion mais aussi de la psychologie humaine et fera l'objet d'un article à part entière.
*la choucroute et le fromage est un exemple d’aliments lacto-fermentés, à ne pas confondre avec la fermentation alcoolique, qui produit … de l’alcool.
Mais alors les céréales dans tout ça?!
Depuis la découverte de l’agriculture, les céréales ont pris une place centrale dans le régime des humains. Elles offrent en effet un apport calorique conséquent, de par leur richesse en glucides, ainsi qu'un apport complémentaire en protéines.
Elles ont permis à la civilisation de nourrir des populations importantes, de diversifier ses activités économiques mais aussi de complexifier et de hiérarchiser grandement l’organisation sociale humaine.
A l’image de sa place dans le régime alimentaire de l’humain, la gestion du produit des récoltes des céréales a été l’élément central du pouvoir politique et a longtemps justifié les systèmes de domination et l’existence de classes sociales guerrières d’une part, et laborieuses d’autre part.
Nous prenons aujourd’hui pleinement conscience des déséquilibres de santé engendrés par la surconsommation de céréales et de glucides en général (inflammation et disbiose intestinales, surpoids, diabète, etc) ainsi que du creusement inexorable des inégalités sociales.
La modernisation des techniques de culture traditionnelle telle que la permaculture, l’agro-écologie et la biodynamie offrent la perspective de nourrir l’humanité avec des aliments très nutritifs de manière écologique, durable et en partageant les richesses plus équitablement.
La nécessité de consommer des céréales ne se fait alors plus ressentir, et il est alors souhaitable pour l’espèce humaine, au vu des désagréments sociaux et de santé, d’en limiter au maximum la consommation, voire de l’éliminer totalement lorsque c’est possible.

Perdu dans la "jungle" des supermarchés
Mais alors qu'est-ce-qu'on peut manger?
C'est LA question qui revient le plus souvent ces dernières années.
Pour s'y retrouver, et Se retrouver soi, dans la jungle moderne de l'hyper-consommation, je vous propose de vous initiez à la pratique de l'alimentation paléo-végétarienne, à travers le second article de cette série :
Si vous êtes intéréssé par la phsyiologie et la comprhéhension des fondements de ce régime, je vous suggère le très bon libre de Marion Kaplan : Paléobiotique: Changez radicalement d'alimentation, mangez comme vos ancêtres, sauvez votre microbiote.
Voici ici en lien une interview de l'auteure :
Je vous laisse également consulter cette vidéo d'une excellente chaîne Youtube d'un naturopathe concernant la dimension psycho-émotionelle de la santé:
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